Ressources sociologiques

Sortir de l'illusion scolastique

Dans L’Orientalisme : l’Orient créé par l’Occident, Edward Said a rappelé « qu’on se leurre en supposant que des livres, des textes peuvent aider à comprendre le désordre grouillant, imprévisible, problématique de la vie humaine », mais le champ des études islamiques ne semble guère y avoir prêté attention. En effet, les annonces d’emploi dans ce domaine mettent l’accent sur la connaissance des textes classiques. Les recherches publiées, telles que le livre What Is Islam? de Shahab Ahmed (2016), sont souvent écrites comme si on pouvait comprendre, par exemple, le soufisme en n’étudiant que la philosophie soufie, sans se pencher sur ce que font les soufis dans leur quotidien.

Nouveau livre sur les cinéastes arabes

Ten Arab Filmmakers: Political Dissent and Social Critique est un ouvrage collectif sur les films et carrières de cinéastes arabes dont les films jettent un regard critique sur les réalités sociales. Il contient un chapitre que j’ai écrit (disponible en accès libre) sur la question de savoir comment le réalisateur égyptien Yousry Nasrallah a réussi à occuper une position assez autonome dans le champ cinématographique.

Comment devenir un sociologue public obscur

En l’an 2000 j’ai quitté New York pour m’installer à Londres. Les manifestations à Seattle contre l’Organisation mondial du commerce venaient d’avoir lieu, et des mouvements sociaux semblables surgissaient dans le monde entier. J’ai joué un petit rôle dans ce « mouvement altermondialiste »1 en tant que cofondateur d’une section londonienne éphémère du réseau international ATTAC. Créé en France en 1998, ATTAC s’opposait à la doctrine économique néolibérale et prônait des politiques destinées à limiter le pouvoir des marchés financiers mondiaux. Comme je parlais français et connaissais bien la vie intellectuelle française, j’ai essayé de servir d’intermédiaire entre les milieux militants britanniques et français. J’ai aussi pris part à l’organisation du Forum social européen (FSE), une des ramifications régionales du Forum social mondial, à la création duquel ATTAC avait participé.

Traduction arabe de « Autonomie et capital symbolique dans un mouvement social universitaire »

Idafat : revue arabe de sociologie vient de publier une traduction arabe de mon article, « Autonomie et capital symbolique dans un mouvement social universitaire : le Groupe du 9 mars en Egypte ». Je suis content d’avoir pu mettre cette recherche à la portée de davantage de lecteurs, surtout ceux en Égypte qui ont été directement concernés par les événements dont traite l’article. Les efforts que j’ai faits pour le faire publier en arabe seront récompensés s’il contribue un tant soit peu aux discussions sur les mouvements sociaux en Égypte avant et depuis le soulèvement révolutionnaire de 2011.

Autonomie et capital symbolique dans un mouvement social universitaire

La revue European Journal of Turkish Studies (EJTS) vient de publier mon article « Autonomie et capital symbolique dans un mouvement social universitaire : le Groupe du 9 mars en Egypte » (en accès libre). Il fait partie d’un numéro thématique sur la démobilisation dans les universités en Turquie et dans d’autres pays. De quoi il s’agit # Le Groupe du 9 mars pour l’autonomie universitaire est un petit groupe d’universitaires égyptiens qui, depuis 2003, ont lutté contre l’ingérence du régime égyptien dans le travail des professeurs et dans la vie universitaire. Selon l’analyse proposée dans l’article, la longue survie du groupe sous Moubarak et ses succès limités étaient tributaires de la participation d’universitaires célèbres, de sa démocratie participative et du fait qu’il a évité les conflits entre professeurs. Il me semble que tous ces atouts sont devenus des inconvénients après le soulèvement révolutionnaire de janvier 2011, et que cela permet de comprendre pourquoi le groupe s’est largement démobilisé depuis.